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D'un bon vers le cap Finisterre: départ le 13/10, arrivée le 14/10

Il n'y a toujours pas de vent et quand il est là, il est de face. La côte Cantabrique est encore longue, donc on a décidé, on est motivé, de naviguer beaucoup, même au moteur, pour passer le cap Finisterre ( rappel: la pointe, c'est en Bretagne). Et atteindre, enfin, les Rias bajas magnifiques qui se situent en Galice. On a 96 000 miles à faire en un jour, puis 36 000 miles le lendemain. 
Vendredi 2h30 du matin, on lâche les amarres, il fait nuit, il fait bien frais, très humide. Je suis un peu stressée car nous ferons des rôles de quart ( éveil), c'est la première fois pour moi. Ceci dit, la nuit ne sera pas longue mais le soleil ne se lève qu'à partir de 8h. On lance la navigation à deux, on se familiarise avec le cap, avec les instruments de nav, comme il y a des nuages et que la lune est faible, on doit s'habituer à scruter ce que l'on peut dans le noir. En navigation côtière, ce sont souvent des bateaux de pêche, dont on peut connaître la direction, ce qu'ils font ( en route ou à l'arrêt) en fonction de feux verts, rouges et blancs. Il y a tout un code couleur selon si c'est un voilier ou autre bateau. Les pêcheurs laissent très souvent des caisses ou des filets, dans l'eau, accrochés à des bouées de couleur. La journée, on les voit bien, on doit les éviter. Mais cette nuit, on ne voit rien, au petit bonheur la chance pour ces cageots et filets....  Pierre assume le premier quart et à 5h45, c'est mon tour. Dur-dur de sortir de la couette bien chaude quand je sais que 15 min après je serai dehors, emmitouflée comme bibendum. Je m'installe, petite musique dans les oreilles et Crock'n Roll glisse sur l'océan, un peu de houle, je suis confortable, dommage ce bruit du moteur. Tôt le matin ( 9h), Pierre était seul à la nav, il a eu la grande surprise d'avoir de la visite! 


Ce qui est terrible chez ces animaux, ce sont les coups d'accélération! Ils aiment la vitesse et jouer autour des bateaux, passer en -dessous et défier la pointe du navire.
Etonnant, mais après 10h du mat, un brouillard s'est installé jusqu'à 13h30. Moi qui aspirais à la lumière du jour pour me rassurer de voir quelque chose, avec cette brume, c'était pire car on ne voyait même pas les feux des autres bateaux!

Patiemment, en rêvant aux Rias que nous allons découvrir, nous avons vu les heures passées.
Qu'est-ce qu'une Ria: atout charme de la Galice. Voici ce que nous en avons lu: Baignée par la mer Cantabrique et l’océan Atlantique, la côte galicienne se distingue du reste du littoral ibérique par la présence de Rias, des bras de mer aux origines diverses pénétrant dans le continent, que l’on peut découvrir à toutes les saisons. Si la création de certaines, à l’instar des Rias Baixas, a été favorisée par l’existence d’un réseau important de fractures d’effondrement qui ont facilité la pénétration de la mer à l’intérieur des terres, d’autres correspondent à la partie inférieure d’anciennes vallées fluviales inondées ou encore à d’anciennes fosses tectoniques. La diversité des roches, qu’elles soient granitiques, ardoiseuses ou schisteuses offre une tonalité différente au bord de mer en fonction des saisons ou de l’heure de la journée, proposant aux visiteurs une vaste palette de paysages naturels singuliers.
Composées des Rias de Vigo, de Pontevedra, d’Arousa et de Muros e Noia, les Rias Baixas sont les plus grandes de Galice, mais également les plus visitées, pour la beauté de leurs paysages, leurs châteaux forts, leurs églises romanes, gothiques ou baroques, leurs musées tels que ceux de Vigo.

Vers 16h30, nous atteignons la marina de Muxia pour un court arrêt, nous y passerons seulement la nuit. Cette marina se situe dans la Ria de Camarina. Et, c'est incroyable: ce port est vide! Il existe depuis 2010, on espère qu'il y a du monde l'été... C'est le pompiste de la pompe à essence du village qui réceptionne les plaisanciers. Nous avons un seul voisin en face de nous: un bateau de pêche. Amicalement, en quittant leur bateau, les pêcheurs nous ont offert 6 maquereaux. Le geste est très sympa! On croise pas mal de randonneurs, oui, car nous ne sommes pas loin de Saint Jacques de Compostelle, la capitale de la Galice ( Santiago de Compostela). Les habitants de la Galice parlent aussi le galicien, mélange de castillan et de portugais. C'est pratique pour nous, Pierre peut encore mieux se faire comprendre :-)




A 10h30 le samedi matin, nous reprenions la navigation, au moteur car "no wind". Et comme hier, c'est une brume épaisse ( trop d'humidité qui doit s'évaporer malgré le soleil) qui nous tient quelques heures. J'ai lu:"fréquence de brouillard côtier, surtout en été, et pouvant atteindre 1 jour sur 10. Surtout dans les Rias bajas ( nous y sommes) où il peut durer une semaine entière! Mouais.... on aurait dû lire ceci plus tôt.

C'est étrange: soleil, brouillard et bien frais!


Du coup, nous avons loupé le phare du Cabo de Torinana, c'est la cartographie qui nous informe. C'est la pointe la plus occidentale de l'Espagne. On s'est dit:"Zut! On ne verra pas le cap Finisterre!". Mais la météo nous a sourit car la brume s'est dissipée, en quelques minutes, le temps d'avaler un thé. Il est 14h45, la chaleur arrive. On a pu voir, de loin, le Cabo de Nave qui est juste avant le Cabo de Finisterre et son phare blanc. Quelle émotiiiion! Malheureusement le guide marine nous conseille fortement de ne pas s'approcher trop près de la côte, c'est comme un ras, il faut être prudent.

Le voici: Cabo de Finisterre
Yahoo! On descend maintenant la côte vers la Galice et ses Rias bajas( ou baixas) et le Portugal! 
Après 1h de nav, le paysage change déjà: pas de falaises mais beaucoup de plages et de verdure en bord d'océan. Des villages colorés. 



Et puis, c'est l'entrée de la Ria de Muros e Noia. Quelques villages, quelques plages, des vignobles bordent la Ria  et seulement 2 marinas où l'on pourra s'amarrer, car tout au fond c'est la rivière où il y a peu d'eau. Il y a quelques voiliers, des petits catamarans, des barques de pêcheurs car il y a de la distance à parcourir dans la Ria, en plus c'est le WE. Très vite on ressent une chaleur, le plan d'eau est quasi comme un lac. On est vraiment à l'abri de l'océan. Toutes les conditions sont réunies pour faire un mouillage, près du village de Muros, face à une petite plage.

Vue du bateau à l'ancre. 


On a descendu l'ancre, il faisait vraiment chaud, c'était tellement tentant que malgré les 18°C de l'eau, on a plongé!

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