Dimanche 1er octobre: Sortie de Santander
Petit cours de géographie de la côte Cantabrique. Elle commence à la Gironde, en France, puis le pays basque français, ensuite espagnol. Bilbao termine ce pays basque espagnol. Puis, c'est la Cantabrie, où se situe Santander, où nous avions envie de rester, de caboter. Après ce sont les Asturies, où on espère faire une halte dans le village de Wally ( Ribadesella), puis Gijon ( prononce "Riron"). Vient ensuite la Galice qui se termine avec La Corogne.
Nous comptions quitter Santander pour Ribadesella. Mais le guide nautique nous informe que ce port est petit pour des bateaux de 15m. On se rend compte qu'ici, en Espagne, la pêche a encore une grande activité avec les villages habités de pêcheurs qui partent chaque matin. Nous, les plaisanciers, nous sommes tolérés. En France ( Normandie, Bretagne), la plaisance a une grande place, les ports sont bien équipés pour accueillir ces navigateurs et la pêche est plutôt organisée dans de grands centres, de grosses structures pour que ce soit rentable.
Autre souci le long de cette côte Cantabrique: il y a peu d'endroits pour s'abriter du vent, de la houle. En Bretagne, il y a des îles, des criques, on s'y cache d'un côté ou l'autre selon le vent ou/et la houle. Les mouillages à l'ancre ou à la bouée sont courants et aisés. Ici, il y a très peu d'endroits, ce sont des falaises ou du pays, des plages où les vagues s'écrasent directement. Les mouillages sont (plus) dangereux ( rochers, vagues en rouleau), voir très inconfortables ( il y a tjs une certaine houle). Donc, les distances se font plutôt d'une grande ville à l'autre, avec de longues distances et beaucoup d'heures de nav.
Ce dimanche 1er octobre, nous voilà partis enthousiastes vers Ribadesella, plus ou moins 6h de navigation. Pas de soleil, pas de vent, on verra, s'il le faut, on mettra le moteur. Santander a un côté sympa car nous devons parcourir un canal qui longe la ville avec vue sur la campagne en face, cela durant 20-30 min.
La bouée rouge n°14: l'ancienne et la nouvelle |
L'arrière-pays |
Et, au bout de la ville un vieil édifice réputé: Palacio de la Magdalena qui doit avoir une vue superbe sur cette entrée de Santander.
Des vagues..... |
Et bien, dans ce canal nous étions à l'abri! Oui, de la houle. A l'instant où nous étions dans l'océan, on a pris un médicament, chacun, tellement Crok'n Roll grimpait sur la vague de face. Notre cap était: contre la houle et vent en plein dans le nez. Ok, on met les voiles ( parfois cela aide à stabiliser le bateau) et le moteur pour avancer, cette houle nous ralentissant fort. Le médicament ne me fait aucun effet, le mal de mer était déjà installé....Je n'ai plus pris de photos d'ailleurs, pas possible. Après 3h de nav, "Bip" une alarme au moteur, connue pour nous: eau dans le réservoir, le filtre est à purger. Cela signifie que Pierre doit entrer, se coucher sur le moteur bouillant et travailler tête en bas. Ca, il ne l'envisageait pas du tout, trop de houle, de quoi être malâââde à coup sûr!
Une petite embûche, se dit-on, mais on a des voiles, il y avait, alors, 15 noeuds de vent mais dans le pif. Pierre ( seul, car moi HS) a commencé à tirer des bords (naviguer en zig-zag) pour bénéficier du vent. Pas top! On mettait 3X plus de temps. Donc, on oubliait notre halte pour Ribadesella car soit on y arriverait la nuit et ce serait trop insécurisé pour ce grand bateau, soit on mettait l'ancre, mais la houle était trop dangereuse ( risque de se taper contre les rochers avec de grosses vagues). On a envisagé de continuer jusqu'à Gijon ( un grand port) mais en naviguant, alors, jusqu'à 4h du matin. Je peux vous affirmer que quand on est si malade, on dit oui à tout tout ce qui nous amène à la fin du calvaire!
Après 1h de réflexion, de toutes ces solutions possibles, l'alarme du pilote automatique a retentit car il n'y avait plus du tout de vent, il ne maintenait plus le cap et la houle le déstabilisait complètement. Un bateau sans vent et sans moteur, ce n'est pas possible, on risque de dériver vers la côte, rochers, plages et tout ça.
UNE SEULE solution pour Pierre: plonger dans son moteur. Pôv Crooks! Cela l'a rendu complètement HS aussi. Et retour à Santander dès que le moteur a ronronné, à nouveau. Même port, même place.
Voilà, une sortie de 7h pour découvrir que cette côte Cantabrique n'est pas facile à négocier. Perso, je comprend pourquoi beaucoup de navigateurs traversent le golf de Gascogne au large, dans l'Océan, en 3 jours. Tout est une question de météo évidemment.
Pour info, la marina où on loge encore jusque mercredi, est vraiment à côté de l'aéroport! Heureusement, il n'y a peut-être que 10 avions/jour.
Notre programme pour ces 2 jours à venir: la marina est loin de tout, on a loué une auto pour faire les courses en quantité, préparer les prochaines navigations , visiter le musé de Guggenheim à Bilbao ( 1h de route), s'informer, prendre contact avec le spécialiste du moteur car c'est trop souvent que cette alarme fonctionne.
On a prévu de se remettre en navigation mercredi. Météo pas géniale pour les jours à venir. A suivre, évidemment.....
3 pas en avant, 2 pas en arrière ... comme la danse d Echternacht !
RépondreSupprimerPour avoir traversé récemment le Gascogne avec une houle de 4-5m, j'imagine bien ce que vous venez de subir. Sage décision pour le demi tour et il me reste des pilules miracles de chez Mr Seutin si vous voulez ... ;-)
Bonne continuation,
Vincent