Les îles éoliennes font partie de la Sicile. Elles sont déclarées Patrimoine de l'Unesco. Alicudi et Filicudi sont les deux îles le plus à l'ouest de l'archipel.
Entre Palerme et l'île d'Alicudi il y a 55 miles, on sait qu'il y en a pour 9h de navigation car, une fois de plus, pas de vent et c'est au moteur que nous rejoindrons cette petite île. Le seul moment enjoué fût le passage éphémère de ces animaux fascinants!
Quand la mer est calme, on les voit arriver de loin. On courre chercher les appareils photo. |
Pendant 1h encore, tant qu'il y a du réseau, je me documente sur cet archipel. Je ne vous cache pas, que comme des enfants à qui on a promis un truc formidable, nous sommes de plus en plus impatients, excités d'y arriver! Car ces îles éoliennes furent NOTRE objectif pour cette croisière en Méditerranée. Tout ce que nous avons lu et vu en photos de cet endroit, nous donne terriblement envie d'y être.
Ronronronron ce moteur régulier nous rapproche et puis, on commence à le deviner ce volcan éteint. De 30 min en 30 min il grandit et devient imposant. Waow: il est tel que les livres le décrivent: c'est un volcan éteint, presque parfaitement circulaire de 5 km2, avec des côtes abruptes et raides. Nous ne voyons que la partie émergée (675 m), il y a encore 1500 m aussi abruptes et raides sous l'eau.
Alicudi! |
Avec le coucher du soleil, il rougit. |
On aperçoit le versant est ( oriental) avec les seules maisons de l'île. |
L'historique des ces deux îles commencent à la préhistoire, ils y ont retrouvé des traces de la période romaine. Etant situées sur un lieu de passage, elles ont été envahies par plusieurs civilisations.
Cette île Alicudi est habitée par 100 résidents regroupés dans le seul village, sur le versant le moins raide. Les maisons ont été bâties relativement en hauteur pour se protéger des pirates. Ces habitants vivent de la pêche, de l'agriculture, en terrasses, puisque la terre volcanique y est très fertile et cultivable. Il n'y a aucune voiture, les habitations sont reliées par des sentiers, des escaliers centenaires et les déplacements sont menés par des mules ( plus résistantes que les ânes)! On l'appelle aussi l'île de la bruyère, en se promenant les couleurs des bougainvillés, des agaves, des figuiers de Barbarie, des câpriers resplendissent. Particularité: il y a deux anciennes églises: une pour les gens habitant plus haut, l'autre pour les habitants du bas. On est frappé par le fait que ces gens semblent isolés, malgré le passage d'un hydrofoil plusieurs fois par jour, en été. Etonnement, le réseau du téléphone mobile fonctionne très bien!
Nous nous rendons compte que notre arrivée à Alicudi est tardive....On est parti un peu tard de Palerme et nous arriverons en début de soirée. Nous avons eu beaucoup de difficultés à mettre l'ancre dans un endroit idéal pour Crok'n Roll. Le livre nautique nous décrit l'existence de bouées d'amarrage devant le village. Elles existent mais sont peu fiables, probablement utilisées pour les barques des pêcheurs. Il y a un voilier devant le port mais pas de place pour deux car l'écart entre les deux bateaux est insuffisant si le vent se lève la nuit, on risquerait de s'éviter ( c.à.d de tourner autour de son ancre). Le fond marin est soit à plus de 15 m de fond, c'est trop pour notre chaîne, soit le fond est à 10 m de profondeur et on est trop près du rivage, on toucherait les rochers. Après 1h à tourner en rond, de tester des emplacements, dans le noir ( la lune est petite cette nuit) Pierre décide de descendre l'ancre dans un fond de 10m. Mais, nous ne sommes pas rassurés car le bateau est trop prêt du rivage, si le vent se lève durant la nuit, on devra lever l'ancre rapidement et partir. Là, il est 21h30, on a faim. Avant de se coucher, Pierre met toutes les alarmes possibles qui hurleraient si le vent monte, ou si on dépasse un certain périmètre de déplacement autour de notre ancre. J'ai émis l'hypothèse de dormir dehors, dans le cockpit pour ne dormir que d'un oeil. Me suis ravisée, on s'est couché habillé, les chaussures prêtes. On a pensé:"on était impatient de la découvrir mais Alicudi est inhospitalière car rude!" Plusieurs fois, on s'est réveillé pour contrôler la situation. En fait, la nuit fût calme, les conditions météo n'ont pas changées. Sauf qu'à 6h du mat, l'alarme du vent nous a fait bondir hors du lit, c'était juste une rafale. Du coup, à cause de l'adrénaline, éveillés, on s'est fait un café pour commencer la journée en profitant du lever du soleil et du réveil du village avec les coqs qui chantent, les poules qui s'agitent, les travailleurs du petit hôtel qui arrivent avec la navette- hydrofoil ( 6h45). Je suis comme une suricate avec les jumelles. C'était génial! Le seul grand regret: on n'a pas pu descendre à terre de peur de laisser le bateau seul, l'ancrage n'est pas assez sécurisé. Ce petit village fleuri avec les mules, j'aurais tant voulu! Pour info, il y a des balades dans cette réserve naturelle.
On découvre le village au lever du soleil. |
Lever du soleil avec l'île de Filicudi, dans notre dos, notre prochaine destination. |
Nous sommes ancrés face au petit hôtel de l'île. Les pêcheurs sortent leurs bateaux. Il n'y a que les barques qui restent à la bouée. |
En partant, on passe devant le "centre" du village. |
Puisqu'on ne peut pas s'ancrer, allons découvrir l'île voisine Filicudi. En 2h, nous y serons. Notre nouveau terrain de jeu est vraiment sympa!
Filicudi, face ouest. |
Cette île est aussi un grand cône volcanique relié par un isthme au Capo Graziano ( le sud de l'île), trois villages ( Pecorini, porto Filicudi et Valdichiesa) y sont construits sur la côte est. 400 personnes y vivent à l'année. Mais elle semble tout aussi isolée et déserte qu'Alicudi. J'ai lu le témoignage d'un autre blogger jugeant ces habitants sympathiques et accueillants mais étranges, il pense qu'ils souffrent de consanguinité.....C'est exagéré! Il y a le passage de plusieurs hydrofoil par jour et d'un plus grand navire pour le transport de voitures et de camionnettes.
Nous abordons Filicudi par sa côte sud-ouest, nous y ferons un mouillage durant la journée. Puis, nous irons s'amarrer à la bouée à "porto Filicudi" de l'autre côté de l'isthme ( sud-est).
On met l'ancre juste en face de l'isthme. Il y a un vieux grément et nous. |
Le seul port de l'île pour les plaisanciers. |
En payant 5€ en plus d'une bouée onéreuse (!), l'ormegiattori sert de navette pour nous amener sur terre quand on veut. Ca tombe super bien puisque notre moteur d'annexe est hors d'usage, en ce moment. On est parti découvrir l'île: Pierre dans un sens au pas de trail et moi, dans l'autre sens en marchant, photographiant, errant, admirant les jardins fleuris, les chats, les chiens, j'ai adoré!
Des chemins en pierres nous mènent d'un hameau, d'un quartier à l'autre, entre les maisons et les jardins sans oublier de passer par l'église.
Ce sont ces murets de pierres qui délimitent les terrasses. Les habitants vivent d'un peu d'agriculture, de pêche et du tourisme. |
Les figuiers de Barbarie croulent sous les fruits. Au loin, on perçoit l'isthme de l'île. |
Le petit port de Filicudi où Crok'n Roll nous attend. |
C'est la trace du bateau rapide ( hydrofoil) et on peut observer les autres îles éoliennes. A gauche, on devine le Stromboli, puis Panarea, Salina et Lipari à droite. |
Certains jardins sont luxuriants de fleurs, de végétation décorative.
Et je suis tolérée. |
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