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Le passage dans le Détroit de Gibralatar pour atteindre CARTAGENA ( et visite de MURCIA):
Suite aux prévisions météorologiques qui annoncent "pas de vent" encore pour quelques jours mais un coup de vent à Cartagena le Vendredi 11 août, nous quittons Cadix à 3h du matin le 8 août. Ainsi, nous photographierons le Rocher de Gibraltar en journée (vers midi) et, surtout, on profitera du courant.
Pierre assure la première partie de cette nuit. Vers 7h, je prends le relai. Il ne fait pas super beau, nuageux, donc pas de lever de soleil, bien dommage.
Nous naviguons ainsi, au moteur durant plusieurs heures. Vers midi, le ciel se dégage péniblement, il fait tout de suite bien chaud mais il y a comme une brume de chaleur. Fort embêtant pour mes photos! Et on passe devant la côte de Tarifa, la ville la plus méridionale du continent européen. Elle n'est qu'à 8 miles de l'Afrique du Nord. La ville est célèbre pour ses vents forts et fréquents, qui associés à de très belles plages, en ont fait la capitale européenne des véliplanchistes. A bon entendeur!













Nous sommes dans le Détroit de Gibraltar et, honnêtement, on s'attendait à y rencontrer beaucoup plus de bateaux. La largeur de cette espace correspond plus ou moins à 10 km mais j'imaginais cela plus occupé. Les gros cargo et ferrys ont leur propre rail. Les plaisanciers et les pêcheurs ont un grand espace aussi. Mais on en voit peu. Est-ce parce qu'il n'y a vraiment pas de vent? Je m'étais fait toute une histoire de ce passage. Il faut dire que nous le passons dans des conditions extrêmes de tranquillité: pas de vagues, pas de vent et 3 noeuds de courant, du coup on avance à 8 noeuds, comme sur un tapis roulant, c'est très agréable.
Paysage dans le détroit

 Après la ville de Tarifa et sa presqu'île ( zone militaire espagnole fermée), il y a la baie de Gibraltar comprenant 3 grandes marinas ( Algeciras, La Linéa et Gibraltar) qui accueillent des cargos et de grands ferrys de voyageurs ainsi que les plaisanciers. Gibraltar est une pocession du Royaume-Uni depuis 1704. Les forces armées britanniques y sont encore bien implantées. L'Espagne revendique cette partie de la péninsule ibérique et cette dernière reste source de tension dans les relations hispano-britanniques. Le sujet est revenu au premier plan, pour les Espagnols, lors de l'annonce du Brexit. L'histoire de Gibraltar n'est point terminée.....
J'ai lu que le port à Gibraltar est grand, que cette région vaut la visite et, pour ceux qui y font une escale,  la visite du rocher reste un passage obligé. Ce rocher est à 406m et les photos prises de là-haut donnent vraiment envie de s'y balader.
Pierre longe la côte du plus près qu'on puisse le faire mais ce foutu brouillard de chaleur nous empêche d'admirer, de profiter de la vue de la baie et du rocher. Je suis toute déçue!
Le rocher est en arrière fond


Bon, quand on regarde la cartographie, nous ne sommes pas tout seuls:
Le bateau rouge, c'est nous. Tous les bleus sont de gros cargos, la plupart loin de nous, je vous rassure.
La carte est fortement "dézoomée".

Sauf que, parfois, on peut lire le nom du cargo :-)
Et nous voilà en Mer Méditerranée, Yahoo! Première constatation: elle peut-être très calme et, surtout, elle est chaude. Le thermomètre de l'eau annonce 29,2°C. Crooks est tout content!

Nous avons navigué toute la journée au moteur, quel dommage! Je ne peux plus vous dire le nombre de bancs de dauphins qui se sont amusés autour du bateau, c'était très souvent, ils ont aigayé notre croisière! Et pourtant, j'ai lu que les dauphins nagent plus en profondeur la journée et ils reviennent à la surface pour manger en début de soirée et durant la nuit.
C'est très facile de les repérer quant l'eau est calme tel un lac.
 

Et durant la journée, on s'occupe, on lit, on dort un peu, on mange pas mal car ça rythme le temps.
On se prépare à notre deuxième nuit:


Lumière verte à tribord et rouge à babord et une lampe blanche à l'arrière.

Nous avons organisé nos quarts de veille plutôt/4h. C'était plus facile, pour moi, car il n'y avait ni les voiles, ni la direction du vent à surveiller, puisque nous étions toujours au moteur. Dans le noir complet, ces feux rouges et verts donnent un faisceau de couleur sur l'eau ce qui me permettait d'observer encore les dauphins: comme un spectacle!
Nous avons pêché et pris des informations concernant la navigation en Méditerranée car elle est différente de l'Océan Atlantique. C'est une mer compliquée au niveau météo car elle est affectée par de nombreux systèmes différents. Rien qu'en Méditerranée occidentale il y a: Tramontane ( nourd-ouest), le vendaval ( à l'ouest), le levante ( à l'est) et le sirocco ( au sud), tout simplement. La météo est difficilement prévisible, des coups de vent peuvent survenir en quelques heures et ne sont pas détectables longtemps au préalable. Ces coups de vent peuvent même durer quelques jours, voir 7 jours. C'est pourquoi, il est conseillé de naviguer en zigzague, c.à.d de prévoir une halte sur une île ou sur la côte, plutôt que de traverser en ligne droite jusqu'en Italie, par exemple, comme nous l'avions imaginé. Nous réfléchissons à changer notre plan de navigation.
Mais la 1ère étape reste Cartagèna ( Carthagène) dans la province de Murcie.
La 2 ème nuit se déroule sans souci. A part ces annonces à la radio de PAN-PAN-PAN ( 2 ème degré de sécurité en mer, après le MAYDAY), toutes les heures, jour et nuit. Ce sont des avis émis par les centres de sécurité maritime, à tous les bateaux de la région, prévenant d'être vigilant par rapport à un bateau à la dérive contenant X personnes à bord, mais dont ils ne connaissent ni le nom ni les coordonnées gps. On s'est renseigné, par la suite, et on nous a expliqués que ce serait un réfugié dans un bateau qui envoie un message disant juste le nombre de passagers à bord du bateau et qui serait en dérive. Avec l'espoir qu'un navire, un bateau les repère.....et préviennent la côte.
Vers midi:" mais que se passe-t'il?" Du vent! Un vent d'ouest ( amure Grand largue) qui s'est intensifié vers 14h à 18 noeuds et des rafales à 23 noeuds, au point de devoir prendre un ris! Et ainsi jusque 19h et puis le vent tombe. On sait aussi que, très souvent, dans cette mer, en début d'après-midi un vent thermique ( venant de la terre) souffle assez que pour en profiter jusqu'en début de soirée. A 23h30, nous amarrions à Cartagèna! Youpiiii !
Nous y avons passé une semaine formidable! Cette ville est bien préservée, joliment aménagée avec un important piétonnier dans le centre historique. Nous n'avons pas tout visité, on en garde pour une prochaine fois.
Le premier jour, nous avons couru visiter une frégate de l'armée italienne, amarrée là, à côté de la marina, depuis 3 jours, c'étaient leurs dernières heures. Son nom: "Luigi durand de la penne". Leur but est de voyager dans la Méditerranée en tant que gardes côtiers et en instruction pour former de jeunes de la marine et futurs gradés. Ce bateau reste opérationnel en seconde ligne. C'était tout simplement passionnant. Ils ont le tour ces italiens en bel uniforme, musclés, bien rasés ou barbe taillée, Mamamia! Oui, car pas question de se balader sur leur frégate, ils nous accueillent, nous dirigent, aident (les dames) à monter et descendre les étages,  on pouvait même se photographier en leur compagnie, top!



 


L'histoire de cette ville commence au temps des Romains ( du 3ème siècle AJC jusqu'au 2ème après JC), ensuite il y a des traces de la période des Phéniciens. Puis, ce fût la décadence durant quelques siècles, dont le Moyen Age. Au XVIII siècle, elle retrouve une prospérité dûe à son élection "capitale du département maritime de la Méditerranée" qui engendre une fortification de la ville en construisant châteaux, casernes, donc une forte activité constructive et commerciale. Au milieu du XIX siècle, l'essor de l'exploitation minière la sauve d'une nouvelle période de crise. L'industrie et le commerce reprennent.
Le plus bel endroit à visiter, absolument, est le musée théâtre romain. Les premières découvertes archéologiques datent de 1981. Ce musée est magnifiquement conçu!





Difficile de garder Pierre attentif dans un musée.....

Belle maison bourgeoise datant de la période
prospère du XVIII siècle.
 








Palais consistorial


Nous avons loué une auto pour visiter la côte à l'est et à l'ouest de Cartagèna et nous avons poussé une pointe à Murcia, capitale de la Murcie. A notre grand étonnement: la ville est vide! Un espagnol m'a expliqué que les habitants partent au bord de la mer pour profiter des "playas"durant leurs vacances. Seuls quelques touristes errent dans la ville.
 

La cathédrale Sainte-Marie de Murcie

De belle façade



Mais le bijou, le joyau de Murcia, à voir, aussi absolument, c'est le casino. Un établissement privé, du 19 ème siècle, comprenant 11 salles entièrement rénovées avec de belles finitions, des oeuvres d'art superbes, une visite plus qu'agréable, inoubliable!
La façade
L'entrée


L'annonce de la salle de danse


et son plafond qui a gardé de belles couleurs
Icaare

Certaines oeuvres artistiques
 

A l'est de Cartagena, il y a la région de la ville "La Union" proposant la visite des anciens sites des exploitations minières. Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps d'y aller.
Tout le long de la côte, il y a des châteaux et des installations de défense, devenues désuètes avec le progrès de la technologie militaire et certaines d'entre elles ont été récupérées pour un usage touristique.

Cette semaine est passée très vite et on a fait plein de choses. Cet endroit est aussi connu pour être un spot de plongée sous-marine, nouvelle passion de Pierre. C'était extra! A l'ouest, il y a le cap Tinoso qui offre l'aspect le plus sauvage et le plus nature de la côte de Cartaghène. Le village et la plage d'Azohia valent la peine d'y passer une journée. Entre mars et juillet, les pêcheurs utilisent encore une madrague pour les gros poissons. Un conseil: à la pointe du cap Tinoso, 250m, se trouve la Batterie de Castillitos, dans un plan de défense maritime, où sont conservés deux canons de dimension colossale!
Panoramique d'Azohia

Plage de Azohia

Sortie organisée pour les plongeurs
L'autre "spot "de plongée encadré était à l'est de Cartaghène, au début du "Mar Ménor" , précisément au cabo de Palos. Cette pointe est remarquée grâce à son phare, construit en 1864, haut de + de 50m.
La manga du Mar Menor est l'équivalent d'une île de sable en forme de barrière ( longue de 22 km) qui forme un grand plan d'eau de 170 km carré avec une profondeur de 8m. L'eau est en moyenne annuelle de 18°c. D'où son intérêt pour la pratique de tous les sports nautiques, même en hiver. 
Phare du cabo de Palos

Nous ne nous sommes vraiment pas ennuyés, que du contraire! On pourrait encore y passer du temps mais, au vue de notre planning "chargé" de croisière, faut qu'on se mette en nav vers les îles Baléares, passage obligé, nous a-t'-on dit. Cette visite fait partie de notre changement de trajet vers la Sardaigne. Ca tombe bien car les villes sont riches de visites, de découvertes mais bruyantes. Donc, des mouillages, où nous espérons être (presque) seuls dans la nature, on y aspire maintenant. Peut-être qu'on aura moins chaud car perso, cette chaleur me rend nerveuse.
Avant de sortir du port, nous attendons que ce immense cargo  ait fini sa manoeuvre! Quand il a actionné sa sirène d'arrivée j'ai sursauté aux nombres de décibels générés, sont fous ces américains!







Commentaires

  1. Merci Cathy pour ce magnifique reportage! Super chouette votre navigation. Tant de beaux endroits à découvrir....Bizzz

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