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Départ ce 16 août vers les îles Baléares. On commence par l'île d'IBIZA:
Cette île est la plus à l'ouest des îles Baléares. Elle mesure 40 km de long et 25 km de large. Sa capitale est Eivissa ( Ibiza). La population permanente est d'environ 72 000 habitants, dont plus d'1/3 vit à la capitale. Dans le passé, sa plus grande richesse provenait de l'exportation du sel "rouge" particulièrement apprécié. Aujourd'hui, encore plus de 100 000 tonnes sont exportés annuellement. Ensuite, il y a les fruits, les céréales, les fruits de mer. Le tourisme s'y est développé depuis une cinquantaine d'années. Cette île a son dialecte, l'ibizois, proche du catalan.
 L'extrémité sud-ouest et la partie nord présentent un relief accidenté, dont le point le plus élevé est à 475m ( mont Atalayasa). L'île possède 3 ports et des centaines de mouillages le long d'une côte très rocheuse et découpée. C'est au sud et au sud-est que se situent les plages. On parle de criques, mais cela peut être de larges baies avec une petite plage au fond.

Nous avions 72 miles nautiques à faire. Soit 12 à 14 heures de navigation selon les conditions du vent et de la houle. On largue les amarres vers midi, de Carhagène, cap sur la côte ouest de l'île d'Ibiza.
Je ne vous décris pas la navigation, car elle fût au moteur jusqu'au bout! Vent faible.
Mais la grande récompense, fût cette découverte de la côte au lever du soleil:





On longe la côte vers le nord en regardant chaque petite crique dans l'espoir d'ancrer dans un beau cadre pour petit-déjeuner! Et fêter notre arrivée dans un endroit un peu "mythique" sans y avoir pensé trop longtemps avant: Ibiza, par l'eau, waow!



Le ciel est nuageux
On s'extasiait de tout: les rochers, les falaises et les constructions perchées. A 9h, on se trouve une crique ( una cala), pas très grande où étaient ancrés 3-4 bateaux. Nous étions à 70m des rochers et loin du voisin. En 20 min, les nuages s'accumulent, la clarté du jour diminue, le vent se lève à 20 noeuds! Rapidement. Le bateau se tourne, se rapproche des rochers. Je remarque que deux petits bateaux de pêcheurs arrivent dans cette "cala", visiblement pour se mettre à l'abri, on comprend qu'un mauvais temps se pointe. Les vagues se forment, nous n'étions plus qu'à 20m des rochers, toujours ce vent fort, et la pluie nous tombe dessus assez fortement, les éclairs de tous côtés, bref un orage! Pierre me dit:" trop dangereux ici, pour notre bateau, on se barre!".
Au début, on en rigolait! Ca douche mais il ne fait même pas froid

2h plus tard, ras la tasse! Pierre avait froid, il était toujours en short et en tongues, trempé.
Comme première découverte, franchement, on rêvait de plus accueillant! Notre espoir de"cala" idyllique, s'est transformée en un ancrage-abri dans la baie devant "le puerto de San Antonio" (une grande ville) comme beaucoup d'autres bateaux, d'ailleurs. Et je repense à une phrase lue dans notre livre nautique ( Imray):"des vents soudains ou des grains peuvent arriver très rapidement sans avertissement. La bonne nouvelle est que ces phénomènes non annoncés sont généralement de courte durée." Nous voilà bien en mer Méditerranée. En fait, il n'y avait rien de stressant, ce n'était pas une force de vent phénoménale, et puis nous étions au moteur, sans les voiles. C'est juste impressionnant et surprenant! Et tristounet.....
La météo est restée sombre et moche toute la journée, on a préféré "cocooner" dans notre Crok'n Roll pour récupérer de notre nuit précédente sur les flots et de cet orage.

Dès le lendemain matin, le soleil brille et hop, partis au plus vite de cette baie sans intérêt.
Comme décrit dans notre livre nautique: vers midi, le vent thermique se lève. Ce qui nous permet de naviguer à la voile.
On longe la côte à l'aise:

Certaines criques sont construites mais de manière encore harmonieuse 
Il reste une inconnue: les bouquins décrivent des "calas" bondées de plaisanciers en juillet et en août. Sur la mer, il y a des bateaux: plus de yachts que de voiliers. C'est pas qu'on a envie d'être seul mais qu'il y ait de la place entre les bateaux, qu'il n'y aucun danger. La nuit, le vent et/ou la houle peuvent surprendre.
On décide de s'arrêter à "la cala Binirràs ( Beniiràs)". D'emblée, elle nous séduit de part le paysage qui l'entoure car elle est bordée de falaises abruptes, il y a une plage de sable fin dans le fond. La couleur de l'eau est superbe! Un rocher ( Islote Bernat) de 27m occupe le milieu de l'entrée. Il est accore.
Le soir, nous prenons notre petite annexe ( notre zodiac) pour rejoindre un des restos sur la plage. Cette dernière est bondée de monde.  Il fait noir vers 21h, et comme partout en Espagne, les gens quittent la plage tardivement, quand le soleil est couché.
Cet endroit était très paisible, détendu malgré les 2-3 resto dont la terrasse est sur la plage. Plusieurs familles avec enfants mangeaient là ainsi que des grandes tablées d'amis. Les parents étant sur la terrasse, ils avaient un oeil sur les enfants (de tous âges) qui allaient et venaient entre le sable et le resto. C était agréablement animé et tellement cool, sympa! Puis, des djembés se sont mis à jouer au bout de la plage. Nous nous amusions à regarder les personnes se dirigeant vers les sons des tambours. Ils étaient drôles car on aurait dit des hippies revenant sur leur île des décennies plus tard....mais hippies bobo. Pierre me dit:" tu crois qu'il y a un casting?" En quittant le resto, on est passé écouter ces joueurs de tambours avec une mélodie répétitive, lancinante sur le sable illuminé de bougies. Ambiance zen!
Le lendemain matin, on décide de visiter l'intérieur du pays, de profiter d'un beau paysage, en haut des falaises. Il faut partir avant 9h pour supporter la chaleur! Nous n'avons pas été déçus!
Ce qui est chouette, c'est le peu de bateaux ancrés.

Demain, nous continuerons vers le nord, à tribord en sortant de la crique.


Il n'y a que des pins, c'est un vert très clair, chemins ombragés, juste ce qu'il nous fallait!
Les Romains appelaient ces îles:" îles pityusae", les îles de pin. Ce qui reste d'actualité 2000 ans après!
En revenant de notre balade, comme c'est un jour de we, il y a un marché artisanal organisé. On n'y trouve que des vêtements et accessoires de style.....vous devinez?
Perso, j'aime bien! Des fleurs pour décorer les chevelures

Un bac de rangement sur la plage.

A 14h, on quitte cet endroit malgré que nous aurions aimer y passer plus de temps car on s'y plaisait bien. Mais il y a tellement de jolis endroits à découvrir, nous ne serons là que quelques jours, donc on exploite cette partie de l'île ( sud-ouest et le nord, nord- est).
On passe "la Punta Muscarté", avancée rocheuse la plus au nord. Elle est reconnaissable à son majestueux phare.
 


Cette côte du nord, nord-est est effectivement bien rocheuse avec de hautes falaises, on ne s'en lasse pas!

On passe aussi devant "la Punta Grosa" qui est une haute falaise rocheuse ( 174m) prolongée par 2 petites îles, surmontées d'un petit fort carré doté d'une tour unique.


Après 2h30 de nav, notre prochaine escale sera à "la cala de San Vicente", baie large. Cet endroit proposait une grande plage mais plusieurs immeubles en toile de fond gâchaient la côte.
Nous étions contrariés car une pièce de l'axe du moteur de l'hélice de notre annexe s'est cassée. Ca nous a abattu le moral durant une journée. Nous n'avions plus de moyen de rejoindre la terre lors de mouillage, plus qu'ennuyant! N'ayant pas le bon outil, Crooks a repéré, dans ce mouillage, un bateau français qui semble avoir des heures de nav. Bon plan! A la rame, il a été le quémander et non seulement il est revenu avec le bon outil mais aussi avec de bons conseils pour visiter des endroits à Majorque! Pierre a démonté le moteur de l'hélice, a remplacé une "tige" en métal cassée à 3 endroits, par une fine mèche de la foreuse. Probablement qu'on a dû toucher l'hélice sur des cailloux, lors d'accostages. Cet engin électrique a le gros défaut d'être très fragile.

L'entrée de la baie de San Vincente au coucher du soleil.

Avant de partir pour l'île de Majorque, on a logé à "la cala Boix". A nouveau, entourée de hautes falaises rocheuses et bonne protection. Comme à chaque ancrage, nous sortons nos palmes, un masque et on fait du "snorkeling". La température de l'eau est tellement agréable ( entre 29°c et 30°c) qu'on peut rester sans bouger à la surface de l'eau longtemps, les poissons ne sont pas peureux, ne font pas attention à nous et on les observe. Il n'y a que 4-5 variétés différentes. Certaines se déplacent par banc, d'autres sont seuls, ils mangent, se cachent dans la végétation ou dans les rochers. Bref, c'est très reposant et zen comme activité.
La cala Boix, n'a rien d'exceptionnel, mais c'est la belle nature et rien d'autre.

Nous avons toujours eu le choix d'une place dans les criques, la quantité de bateaux
est parfaite.
C'est, déjà, notre dernière nuit près des côtes de cette magnifique île d'Ibiza qui est encore bien préservée du tourisme en masse et d'un urbanisme démesuré ou mal arrangé. En tout cas, sur les côtes par lesquelles nous sommes passés. On est ravi d'y avoir consacré un peu de temps. On espère y revenir car elle regorge de découvertes naturelles. Balades pédestres, randonnées à vélo, activités nautiques, quelques visites de grottes, passage à la capitale, que de projets on aimerait encore y faire!
Nous partons, demain, vers l'île de Majorque car la météo annonce du vent et que les jours suivants, ce ne sera plus le cas. Nous aurons 54 miles, soit 8 à 9h de navigation.






 

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