Accéder au contenu principal
Jeudi 2 août: Vers CHIPIONA et CADIXen Espagne:
Souvenez-vous, nous avions dormi au mouillage, dans le Parc de Ria Formosa. Ce matin, nous partons tôt: levés à 6h pour lever l'ancre à 7h. Le vent est monté durant la nuit, jusqu'à 25 noeuds, comme prévu. Notre nouvelle ancre Rocna nous permet de dormir en toute sécurité sur nos 2 oreilles. Pierre l'a bien intégré, par contre, moi pas vraiment. Je n'ai quasi pas fermé l'oeil de la nuit, le bruit du vent qui soufflait et le tangage de Crok'n Roll me rendait nerveuse. Je pensais aussi à la longue et venteuse navigation du lendemain.
Avant de partir, Pierre installe la trinquette, à l'avant, plus petite voile que le génois. On diminue la surface de la voilure puisqu'il y a du vent.
Je lève l'ancre, et: "oh punaise! Kezako?"
C'est vrai, je l'avais lu: dans cette lagune, dans le fond marin, il y a une grande quantité d'herbes flottantes qui sont vicieuses car  non seulement il faut nettoyer son ancre, en voguant ( crotte, c'est pour moi :-(, avec la gaffe)  mais aussi elles risquent de boucher l'hélice qui instrumente la vitesse ( le loch) et/ou les filtres du moteur. Crok'n Roll glisse dans le chenal bien balisé pour sortir.
On passe devant le phare du Cabo de Santa Maria au lever du jour.

15 min plus tard, nous apercevons les bouées rouges et vertes. Et, au moment de sortir de ce chenal, ce fût comme un bouillon de marmite: du courant et de grandes vagues ( hier c'était un lac!!). Pierre pense que c'est une lame dûe au haut-fond qui remonte à cet endroit. En effet, d'un coup sur 50m, la profondeur de l'eau passe de 30m à 5m. On espère que cette hypothèse est la bonne car c'était du Rock'n Roll!
Malheureusement, il faut se rendre à l'évidence, nous comprenons que durant la nuit, le vent s'étant levé, une houle de 3-4m s'est formée et dans le mauvais sens pour nous. Notre destination était atteignable avec un vent de face ( NE) de 20-23 noeuds et les vagues contre nous. Nous avons été chercher le vent loin dans l'océan, puis tiré des bords. Bref, la navigation s'est allongée de 3h. Assez rapidement, nous étions tous les deux malades. Le bateau était bien en gîte et tapait dans la vague. Moi, je souffrais au moins d'1 F. Vous connaissez la règle des 4F? Ce sont des facteurs qui induisent le mal de mer, assurément.
1. Faim / 2. Froid / 3. Frousse / 4. Fatigue.
Vous pouvez souffrir d'1F ou en accumuler plusieurs, le résultat est le même. Pour moi, cette fois-ci, c'était sans doute la fatigue ( courte nuit). Je m'améliore, car l'an dernier, il y avait d'office le F de frousse lors des nav avec grand vent plus, parfois, un autre F.
Malgré le médoc anti mal de mer, le processus était installé et ce fût pénible car nous n'arrivions plus à manger ni même à boire. Il faisait chaud, malgré le vent (mais chaud).....
Cette nav inconfortable a duré 14h. Chacun tapi dans un coin du cockpit, en bougeant le moins possible. On a quitté le Portugal et avons passé la frontière espagnole sans même savoir à quel moment, mais on s'en fichait. Mode survie... Les 3 dernières heures, le vent, le cap ayant changé, nous voguions avec une allure de "bon plein", ce qui diminuait la gîte, mais pas la houle.
Pierre s'occupe de la trinquette.

 

Quel bonheur d'arriver à Chipiona! Juste au coucher du soleil, donc l'approche de cette marina ne fût pas compliqué. Un garde du port nous attendait, nous a aidés à amarrer. On a rejoint notre lit rapidos pour dormir comme 2 marmottes!
Il nous a fallu deux jours pour récupérer de cette navigation. Je pense que nous étions déshydratés, d'où cette apathie, l'envie de ne rien faire.Donc, un jour à l'arrêt complet dans le bateau et le 2ème jour, on a sorti nos vélos magiques pour découvrir la petite ville de Chipiona! Nous sommes en Andalousie, dans une cité balnéaire, il fait torride! Avec son histoire et sa situation géographique ( l'entrée du Guadalquivir), dans la province de Cadix. On doit s'habituer aux us et coutumes des espagnols: Rien n'est ouvert avant 10h, puis les magasins ferment entre 14h et 17h, les restos ne servent à manger qu'à partir de 14h-14h30 et le soir 21h30-22h. On s'y habitue rapidement, tout naturellement.
 Notre Dame de O
 

Chapelle, à côté de Notre Dame de O, sur une jolie place.


Après avoir visité le centre, assez petit, nous avons pédalé sur la digue qui longe les plages de la ville. C'était un dimanche. Nous avons écarquillé les yeux: noir de monde sur les plages! Il y a une bonne ambiance, la plupart y débarquent vers midi avec tout un matériel pour la journée, car ils quitteront la plage au soleil couchant- vers 21h: parasols voir tonnelle(s), bacs frigo, la paëlla, les jouets des enfants, ect. Il y a moyen de faire des video marrantes.

Au bout de la digue de cette cité balnéaire, il y a le phare de "La Punta del Perro" dont Chipiona est très fier. Il est le plus haut phare d'Espagne avec ses 69m, et probablement le plus haut phare du monde. Il a été construit en 1863. Une de ses caractéristiques est d'être aéromaritime depuis 1963,  car son faisceau lumineux est horizontal et vertical, servant ainsi d'aide aux avions. Le faisceau lumineux atteint 25 000 nautiques avec un éclat toutes les 10 sec. Il n'est visitable que 4 jours/sem, sur réservation.
Phare de "la Punta del Perro"

 

Sanctuaire de la vierge de Régla.

En Andalousie, Marie est très souvent représentée couronnée.

Puis, une route pour les voitures et un chemin pour les vélos mènent durant des kilomètres vers d'autres plages tout aussi bondées les unes que les autres! Les parkings sauvages débordent d'autos, c'est la jungle. Tout naïvement, on a roulé durant 4km sous un soleil torride espérant se trouver une plage, plus nature, isolée. Mais au bout d'1h, on a capitulé, rien qui ne correspondait à  nos aspirations et "youhou", on était mort, désseché!





Et puis, dans le château, au centre de la petite ville historique, il y a l'exposition "Cadix et le nouveau monde" qui nous a bien rafraichis la mémoire. Nous baignons dans la période des découvertes, ses colonisations ( de l'Amérique) et puis ces exploitations du Nouveau Monde. Les expéditions de Christophe Colomb partaient de la province de Cadix. Les différents types de bateaux utilisés pour ces voyages et le réseau de communication "carrera de India"organisé par l'Espagne depuis Séville et Cadix.
C'est gai ces liens historiques car, justement, nous avions prévu de s'arrêter à Cadix quelques jours avant de passer le Détroit de Gibraltar, c'est vraiment pas loin. Escale que nous avons beaucoup appréciée, vous verrez!
Entre ces 2 villes, il y a 3h de navigation, très cool, dans la baie de Cadiz. On a l'impression qu'il y fait encore plus chaud qu'ailleurs, c'est le four.
Ciao, Chipiona!

Et voilà l'entrée vers la marina de Cadiz ( ou Cadix). Il y a
une brume de chaleur.



 Hop, rapidement, grâce à nos deux petits vélos, on est en ville. Il y a beaucoup beaucoup de touristes, et on comprend pourquoi. Cette ville est agréable et paisible, on a les yeux partout car le centre historique présente de beaux édifices, de belles places, plein de choses à découvrir. C'est la plus vieille ville d'Europe! On ressent le fruit de son importance commerciale dont elle a bénéficié très longtemps.
On entre, d'abord, dans la cathédrale.  Car il y fait frais et le plus intéressant de la visite est la montée, dans le clocher pour son panorama sur la ville.

La cathédrale de Cadiz ou cadix



Attention! Tous les quartz d'heures, les cloches sonnent 1 coup, les
visiteurs sont prévenus!


Le théâtre romain, les châteaux médiévaux, les édifices civils et religieux, ces plages superbes, les jardins, les places, les fontaines et la cuisine andalouse valent vraiment un passage dans cette cité.  Nous avons eu un coup de coeur! Grand conseil: si vous voyagez en Andalousie, passez par Cadiz ( ou Cadix). De part nos visites historiques, on découvre cette ancienne activité commerciale, son système défensif, la bataille de Trafagal ( 1805) qui a eu lieu là même, passionnant! Nous n'y sommes restés que 3 jours, il faudrait revenir pour tout visiter.

Dans cette paisible marina, nous rencontrons quelques voyageurs. Cadix est une halte avant ou après le passage du détroit de Gibraltar selon le sens de la navigation. Nous parlons avec des danois, des français qui "sortent" de la Méditerranée, on capte des infos. Nos voisins, des hollandais, vont le passer aussi. Ils partent un jour plus tôt que nous.

Et, voilà, Pierre décide, en fonction de la météo ( vents et courants) que nous devrions partir le mercredi 8 août. Car, à partir du 11 août, ils annoncent un coup de vent en Méditerranée, près de Cartagéna, notre première escale prévue. Déçu, Pierre a beau regarder, analyser et encore regarder les prévisions sur différents sites spécialisés: il n'y aura pas de vent à Gibraltar ces jours-ci. La seule bonne nouvelle: le courant est favorable, dans notre sens, toute la journée. Gibraltar est connu pour avoir beaucoup de vent 300 jours/an. Jusqu'à 30 noeuds même! Bon, on partira la nuit, à 2h30 pour 48h de navigation. Pour moi, c'est la grande première de naviguer jour et nuit, avec un système de quart, de garde de nuit/2h. Je suis fébrile, je vous avoue!

Commentaires

  1. Mal de mer dû à la déshydratation ! Ben oui, la règle induisant celà comporte 5 F et non 4. Vous avez négligé celui de la Foif. Attention que trop boire de l'alcool à bord nuit aussi ;-)
    Merci pour vos merveilleux posts, bus avec délectation. J'avais fait Lisbonne - Almeria d'une seule traite en loupant tout ça ! La prochaine fois je le ferai en mode cabotage comme vous. Trop l'eau salée à la bouche !

    Vincent

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Crok'n Roll se nourrit de vos commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

 ANNEE 2022:  Beautés et découvertes dans le Dodécanèse:  LEROS, KALYMNOS. Notre bateau a hiverné au nord de Leros . Nous sommes mi-mai , c'est la première fois que nous naviguerons au printemps. J'avais envie de voir les couleurs offertes par la flore sur les îles. J'en serai ravie! En mai, la théorie météorologique dit que le meltem (ou meltemi en grec) n'est pas encore présent. En quittant le parc à bateau "Artemis", nous avons envie de fêter notre départ-saison 2022 à la taverne " Stigma Archangelos" dans la baie sud de l'île Archangelos, accessible uniquement par bateau. L'ancrage n'a pas été facile, nous avons dû nous y prendre à trois reprises! En fait, dans le fond maritime de la baie, il y a beaucoup de posidonies  (plantes à fleurs, sous- marines) qui forment un épais tapis dans lequel notre ancre ( Rocna) ne s'accroche pas. Il faut viser un espace de sable entre les posidonies pour jeter l'ancre. Une fois ancré, on saut
LEVHITA, PATMOS, LIPSI: séjour bien dépaysant! Notre croisière en 2021 s'était terminée par la visite amicale ( et inoubliable) de notre ami Nicolas, mi-octobre. En voici le récit. Nous espérons que ce séjour lui aura donné envie de revenir en Grèce. Découvrir d'autres îles. En voilier :-) Nico est arrivé à temps. Nous nous étions encore renseignés auprès de plaisanciers habitués de ces îles du Dodécanèse, pour un bon abri d'un vent du sud. Car dans quelques heures il soufflera et nous amènera des orages durant les prochaines 48 heures.  La décision est prise: nous irons à Levitha. Go!Vent au portant.  Malgré une météo maussade annoncée, le ciel est bleu et la luminosité est forte. Un vent du sud-est nous pousse de Leros vers une baie  au sud de Levitha. Baie qui nous protégera ces prochaines 48 heures. Car du vent du sud ( sud-est), il y en aura! C'est une navigation sympathique avec un vent de travers qui nous y amène. Levitha est une petite île dentelée de 7 km sur
La côte Thyrrhénienne: Région de la Calabre: En quittant l'île de Stromboli, nous avons pris le cap vers la côte ouest du continent italien. Notre prochain port sera TROPEA. Une ville balnéaire avec la vieille ville perchée sur un rocher surplombant la mer. L'approche de cet endroit est séduisant, de part ce rocher habité et de part les grandes plages au bord de la mer presque turquoise. Mais ville balnéaire décevante. Ensuite, on s'est arrêté à VIBO VALENTIA. Petite ville, petite marina sans particularité. Il a plu énormément durant deux jours. Le vendredi 5 octobre on veut profiter "d'un bon vent", c'est quand même un voilier qu'on manoeuvre, marre de faire du moteur! Une navigation très chouette, avec un vent de travers à 16 noeuds. Rapidement, on s'inquiète car la mer est agitée et on doit éviter des petits troncs d'arbres, des bambous, une citerne de ? flottante et de plus en plus de débris de végétaux dans l'eau.  A n