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LA GRACIOSA

 La Graciosa est une belle pause! Elle fait partie d'un petit archipel ( Chinijo) composé de cinq petits îlots classés "parc naturel et réserve maritime protégée". Sa superficie ne dépasse pas les 27 km2, avec, au sud, un seul port et le seul village de 700 habitants ( Caleta del Sebo) construit de basses maisons blanches, de rues couvertes de sable, tel un village de western, de paysages plats, roux et de terre volcanique avec trois cônes volcaniques. Dont le plus haut culmine à 266m. La Graciosa est le paradis des promeneurs, des cyclistes et des fans de jolies plages. 



  Dès le lendemain matin, un peu reposé, on a besoin de bouger, d'aller découvrir ces paysages lunaires. Le village est calme, malgré les ferries débarquant des touristes à la journée. Calme, car nous sommes probablement hors saison, mais aussi parce que les motos, les petites voitures sont interdites. Ne circulent sur l'île que quelques 4x4 pour emmener les touristes aux différentes plages, pour la journée, comme d'autres proposent un tour de l'île, bien secouant! Car les routes sont en terre, souvent ondulées ou couvertes de sable. Ce sont les marcheurs et les cyclistes que nous rencontrons le plus souvent. Les quelques chemins sont bien balisés. Aujourd'hui, nous choisissons de louer un vélo. Electrique pour moi, musculaire pour Pierre. Dans ma valise j'ai toujours un cuissard, ça peut être utile, comme aujourd'hui, chouette! Le sac à dos doit être chargé d'eau car il n'y aura aucun ravitaillement possible, c'est le désert. 14 km est la plus longue rando, vers le nord -ouest, on se dit que ce sera "two fingers in the noze"! Nous démarrons tard dans la matinée, vers 10h30. La première partie de la rando se passe très bien. Quasi aucune dénivelé, parfois un raidillon, parfois un tronçon à gérer dans le sable. Nous nous amusons vraiment beaucoup! 

Nous quittons Caleta del Sebo, le village.

Un des trois volcans: La  Aguja Grande.



Après 1h, nous arrivons au pied d'un petit volcan: Montanã Bermeja ( 157 m) qui surplombe une grande plage à succès grâce à son sable doré et son eau turquoise. Nous commençons par l'ascension du petit volcan. Seul bémol, il est presque midi et c'est plein soleil, ça tape comme un cagnard! 

Petite montagne de couleur pourpre.


La vue panoramique vaut l'effort! Playa las Conchasas.

On imagine le cratère d'où a dévalé le torrent de lave vers la mer.





Après cet effort, c'est évidemment à la plage "Las Conchasas" que nous mangeons notre sandwich. Pas une once d'ombre sur la plage! Pas un mini rocher, rien! Ça me dérange beaucoup car il fait tellement chaud! Je n'ai pas pris mon maillot, pas de baignade. Donc, grande pause avant de reprendre le vélo car il y a encore plus de la moitié de la rando à parcourir. Pour la suite de l'excursion, je glisse mon gsm dans mon cuissard collant à la peau, à hauteur de ma cuisse. Comme je l'ai fait à l'aller. Il est 14h, le moment le plus chaud de la journée commence sérieusement. Après 20 minutes de trajet, je me rends compte que je n'ai plus mon gsm! Il a dû glisser de mon cuissard. BORDULE! Je stresse. Nous avons refait le trajet 4X en scrutant les abords ( car souvent je roulais sur les côtés entre les arbustes), on demande aux randonneurs s'ils n'ont rien trouvé, rien vu. "No, sorry" à chaque fois. Pierre l'a géolocalisé et il apparait au village. En risquant un appel, la gentille personne espagnole en possession de mon précieux objet a répondu. On se donne rdv à une adresse précise en lui stipulant que nous serons au village dans 20 minutes. La perte de mon portable, les va-et-vient sous le soleil nous a épuisés et le trajet est plus fatiguant qu'on ne pense. A cause du sable, des routes caillouteuses, nous avons soif, plus encore un peu de fatigue de la traversée, bref nous mettons 1h pour rentrer ( 7,5 km). La meilleure nouvelle du jour est la récupération de mon smartphone au guichet du départ des ferries. Avec un message stipulant que c'est à la plage qu'elle l'a trouvé, dans le sable. La leçon: ne pas marcher avec son portable glissé sous le cuissard. Pédaler, éventuellement, mais marcher: NON!! Le soir, nous dégustons un très bon vin blanc produit à Lanzarote, cépage malvoisie: Yaiza. Sur conseil d'amis marins amateurs de vin  :-) 


Le lendemain, je suis à nouveau tout enjouée à l'idée de la journée prévue. Plutôt rando pédestre vers le sud de l'île. Une balade de 10 km, cool. Une marche dans le sable pour rejoindre "Playa Francesca". C'est le seul mouillage de l'île, la baie est large, l'eau y est cristalline, du sable fin et elle est surplombée par le (petit) volcan Amarilla ( 172m).  C'est de toute beauté! La marée est basse, on doit contourner la lagune plus largement.


La terre est rouge et jaune.


L'ascension du volcan n'est pas technique, mais c'est à nouveau la chaleur qui m'incommode. Malgré la crème solaire, les bras et les jambes me brûlent. Ça m'énerve et ça me stresse aussi. Le panorama au sommet en vaut la peine! Il y a quelques voiliers au mouillage. L'eau est si belle. 



Au sommet, on ne peut pas faire le tour du cratère car à l'ouverture par laquelle la lave a déboulé vers la mer, un vent fort peut provoquer un effet venturi ( vent qui s'accélère dans des endroits étroits en montagne). 
Cette balade qui nous semble facile, au départ, nous a quand même consommés beaucoup d'énergie en 3h30! Nous sommes ravis de se poser au bateau car on s'est pas mal agité depuis notre traversée.
Donc, je prends le temps d'observer notre environnement. Et oups! 

 
  
Un beau spécimen de crabbe!!

La Graciosa n'est pas très grande, elle nous a beaucoup séduits! Mais en lisant "Le Routard" et "Le petit futé", je suis vraiment pressée d'arriver à Lanzarote!
Coin des voileux:
Ce lundi 22 septembre, il y a du vent. Nous avons 36 miles nautiques à parcourir avec, on l'espère, une moyenne de 6 noeuds. Donc, on table sur une navigation de 6 heures. Il y a d'abord le chenal entre la côte Est de La Graciosa et le nord-ouest de Lanzarote à naviguer avec un vent de face. A la pointe "Fariones" au nord de Lanzarote, on prendra le cap pour longer la côte Est de l'île. Dès que Crok'n Roll passe le mur du port qui nous protège bien de la houle, directement on se retrouve face aux vagues, face à 20 noeuds de vent. Pierre monte la GV en prenant d'emblée 2 ris pour passer la pointe de l'île à l'aise. Très vite, durant la manoeuvre, en entend: "CLAC"! Je vois la tête du capitaine se décomposer qui crie: "mer..., put...., la bosse de ris, de l'enrouleur s'est cassée!". Rentrer la voile dans la baume, n'est plus possible. Il ne reste plus qu'à l'affaler en faisant des plis sur la baume, à la fixer avec des rabans. Cet exercice dans les vagues et dans le vent,  se réalise encore dans de bonnes conditions. Pour avancer, nous naviguons uniquement avec le génois ( voile avant).
La navigation se déroule plutôt bien . A la pointe nord de l'île de Lanzarote, il y a plus de houle, plus de vent car c'est "l'effet de cap". En longeant la côte Est, le vent prend l'allure "grand largue" ( vent venant de l'arrière), la houle  diminue, le vent est constant, nous avançons à 6 noeuds, comme prévu (!). Puerto Caléro est notre destination, sur la côte Est.


Nous voilà à Lanzarote, nous en sommes tout enjoués! Après la réparation de la bosse de ris, demain, nous pourrons sereinement nous balader. Je vous raconterai tout ça bientôt!




 

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