Samedi 20 octobre, 14h30: départ de Naples vers Ajaccio:
Nous avons 286 miles nautiques à voguer. La météo annonce du grand vent sur la côte est de la Corse, entre l'Italie et la Corse. Ce mauvais temps sera présent dans les bouches de Bonifacio, mais la côte ouest sera protégée de ce coup de fais ( 7-8 beaufort). D'où le choix de s'arrêter à Ajaccio.
Cet après-midi du samedi, le vent est pile de face, parfois à 15 noeuds, c'est rageant! Pierre est contrarié car les prévisions météorologiques annonçaient un vent légèrement de travers qui nous aurait permis de couper le moteur. Nous naviguions au moteur aidé des voiles, aussi toute la nuit.
Le dimanche matin, 21 oct, il n'y a pas beaucoup de vent, toujours de face. On sait qu'en se rapprochant des bouches de Bonifacio le vent sera de plus en plus élévé, on espère pouvoir naviguer avec les voiles durant quelques heures. Nous devrions être dans ces bouches vers 2h du matin. On prépare le bateau tant qu'il fait jour: on planque à l'intérieur tout ce qu'on peut, on se tartine des sandwichs et on prépare des bouteilles d'eau qu'on place dans le cockpit, pour ne pas devoir descendre dans la carré quand on sera secoué. On s'habille chaudement car la nuit est fraîche et il y aura de la pluie, en prime. Pierre diminue la voilure, il prend deux ris dans la GV. Cette préparation du bateau me stresse, c'est comme le trac pour le comédien avant la séance! J'ai des maux de ventre, un peu de nausées, je vois bien que Pierre est en questionnement. Car c'est la première fois que nous naviguerons à 7-8 beaufort.
On a toute confiance en ce bateau, la grande inconnue sera la houle et les vagues. Vers 18h30, à la tombée de la nuit, le vent se renforce plus tôt que prévu! On navigue à 15-18 noeuds, les vagues et la houle s'intensifient, on doit fermer la porte du carré car une vague est venue frapper le cockpit et une petite cascade d'eau dégringole l'escalier. Vers 23h, le vent est bien de face, on reste au moteur. A 01h15 du matin, 32 noeuds de vent, on affale la grande voile, on rentre le génois, le vent ne peut que pousser sur la coque. Crok'n Roll bravait les 5m de vagues parfaitement, la lune étant bien pleine, elle éclairait la Mer devenue une écume ( signe de tempête), on était bien secoué, peu de pluie (ouf!) c'était dantesque! Très dommage que cette traversée se fasse la nuit, on ne peut prendre aucune photo! Au fur et à mesure que les heures défilent, on prend nos marques, mon stress diminue assez rapidement, on est dedans et c'est faisable! Et ces conditions difficiles, mais non dangereuses, ont duré jusque 7h du matin, là on remontait la côte ouest de la Corse, le vent diminuait progressivement, jusqu'à 14 noeuds, toujours au moteur mais avec les voiles établies. 9h30, le port d'Ajaccio avait de la place pour nous accueillir, amarrage exécuté seuls, ici en France.... Ca nous change du Portugal, de l'Espagne et de l'Italie où nous étions chaque fois accueillis, c'était sympa. Par contre, on parle français à la radio, quelle facilité :-)
Nous étions tellement sous adrénaline et fiers d'avoir vécu une telle épreuve, que nous avons passé une belle journée à visiter Ajaccio, tranquillement sans coup de fatigue.
En fait, j'écris cet article le 30 octobre, le lendemain de la catastrophe en Corse. Quand Pierre et moi regardons les images dans les media, du port d'Ajaccio sous les vagues et la tempête Adrian, on en a froid dans le dos, ça fait peur! C'est incroyable ce désastre!
La météo dans le golf du Lion est difficile à naviguer depuis plusieurs jours. On a bien calculé notre retour, on ne peut s'empêcher d'être tout "happy", soulagé.
Donc, le mercredi 24 oct, on se remet en nav pour les derniers miles nautiques de cette croisière 2018, Ajaccio - Port Camargue. Cette traversée de 233 mn s'est déroulée sans histoire. Nous avons pu bénéficier de 8h de voile sur les 35h de navigation. Avec une arrivée à Port Camargue en soirée.
Crok'n Roll va hiverner dans le Gard, en Occitanie, l'atelier Wauquiez va le sortir de l'eau dans quelques jours et il aura droit à une maintenance complète.
Et voilà la croisière 2018 terminée! Pour nous ce fût de l'intensif et nous avons été très rarement déçus. Nous connaissions peu la Méditerranée, un petit passage par-ci, par-là mais elle regorge d'endroits magnifiques! On pourra encore y passer beaucoup de temps. Notre seule déception est de voir la manière dont certains pays aménagent peu ce trésor. Il existe des zones protégées, des fermes d'élevage, mais ce n'est pas souvent. Pêcheurs, plaisanciers ne riment pas souvent avec respect de la nature et de l'environnement. Parfois, c'est carrément choquant et dépitant!
Comme l'an dernier, nous avons fait de belles rencontres et de nouveaux amis. Le seul regret reste le problème de la langue. C'est une barrière aux échanges et aux informations curieuses, drôles et utiles.
Merci à vous, les lecteurs, toujours très motivants car vous dynamisez aussi ces voyages!
Nous avons 286 miles nautiques à voguer. La météo annonce du grand vent sur la côte est de la Corse, entre l'Italie et la Corse. Ce mauvais temps sera présent dans les bouches de Bonifacio, mais la côte ouest sera protégée de ce coup de fais ( 7-8 beaufort). D'où le choix de s'arrêter à Ajaccio.
Cet après-midi du samedi, le vent est pile de face, parfois à 15 noeuds, c'est rageant! Pierre est contrarié car les prévisions météorologiques annonçaient un vent légèrement de travers qui nous aurait permis de couper le moteur. Nous naviguions au moteur aidé des voiles, aussi toute la nuit.
Le dimanche matin, 21 oct, il n'y a pas beaucoup de vent, toujours de face. On sait qu'en se rapprochant des bouches de Bonifacio le vent sera de plus en plus élévé, on espère pouvoir naviguer avec les voiles durant quelques heures. Nous devrions être dans ces bouches vers 2h du matin. On prépare le bateau tant qu'il fait jour: on planque à l'intérieur tout ce qu'on peut, on se tartine des sandwichs et on prépare des bouteilles d'eau qu'on place dans le cockpit, pour ne pas devoir descendre dans la carré quand on sera secoué. On s'habille chaudement car la nuit est fraîche et il y aura de la pluie, en prime. Pierre diminue la voilure, il prend deux ris dans la GV. Cette préparation du bateau me stresse, c'est comme le trac pour le comédien avant la séance! J'ai des maux de ventre, un peu de nausées, je vois bien que Pierre est en questionnement. Car c'est la première fois que nous naviguerons à 7-8 beaufort.
On a toute confiance en ce bateau, la grande inconnue sera la houle et les vagues. Vers 18h30, à la tombée de la nuit, le vent se renforce plus tôt que prévu! On navigue à 15-18 noeuds, les vagues et la houle s'intensifient, on doit fermer la porte du carré car une vague est venue frapper le cockpit et une petite cascade d'eau dégringole l'escalier. Vers 23h, le vent est bien de face, on reste au moteur. A 01h15 du matin, 32 noeuds de vent, on affale la grande voile, on rentre le génois, le vent ne peut que pousser sur la coque. Crok'n Roll bravait les 5m de vagues parfaitement, la lune étant bien pleine, elle éclairait la Mer devenue une écume ( signe de tempête), on était bien secoué, peu de pluie (ouf!) c'était dantesque! Très dommage que cette traversée se fasse la nuit, on ne peut prendre aucune photo! Au fur et à mesure que les heures défilent, on prend nos marques, mon stress diminue assez rapidement, on est dedans et c'est faisable! Et ces conditions difficiles, mais non dangereuses, ont duré jusque 7h du matin, là on remontait la côte ouest de la Corse, le vent diminuait progressivement, jusqu'à 14 noeuds, toujours au moteur mais avec les voiles établies. 9h30, le port d'Ajaccio avait de la place pour nous accueillir, amarrage exécuté seuls, ici en France.... Ca nous change du Portugal, de l'Espagne et de l'Italie où nous étions chaque fois accueillis, c'était sympa. Par contre, on parle français à la radio, quelle facilité :-)
Nous étions tellement sous adrénaline et fiers d'avoir vécu une telle épreuve, que nous avons passé une belle journée à visiter Ajaccio, tranquillement sans coup de fatigue.
Une des plages d'Ajaccio. |
En fait, j'écris cet article le 30 octobre, le lendemain de la catastrophe en Corse. Quand Pierre et moi regardons les images dans les media, du port d'Ajaccio sous les vagues et la tempête Adrian, on en a froid dans le dos, ça fait peur! C'est incroyable ce désastre!
La météo dans le golf du Lion est difficile à naviguer depuis plusieurs jours. On a bien calculé notre retour, on ne peut s'empêcher d'être tout "happy", soulagé.
Donc, le mercredi 24 oct, on se remet en nav pour les derniers miles nautiques de cette croisière 2018, Ajaccio - Port Camargue. Cette traversée de 233 mn s'est déroulée sans histoire. Nous avons pu bénéficier de 8h de voile sur les 35h de navigation. Avec une arrivée à Port Camargue en soirée.
Crok'n Roll va hiverner dans le Gard, en Occitanie, l'atelier Wauquiez va le sortir de l'eau dans quelques jours et il aura droit à une maintenance complète.
Et voilà la croisière 2018 terminée! Pour nous ce fût de l'intensif et nous avons été très rarement déçus. Nous connaissions peu la Méditerranée, un petit passage par-ci, par-là mais elle regorge d'endroits magnifiques! On pourra encore y passer beaucoup de temps. Notre seule déception est de voir la manière dont certains pays aménagent peu ce trésor. Il existe des zones protégées, des fermes d'élevage, mais ce n'est pas souvent. Pêcheurs, plaisanciers ne riment pas souvent avec respect de la nature et de l'environnement. Parfois, c'est carrément choquant et dépitant!
Comme l'an dernier, nous avons fait de belles rencontres et de nouveaux amis. Le seul regret reste le problème de la langue. C'est une barrière aux échanges et aux informations curieuses, drôles et utiles.
Merci à vous, les lecteurs, toujours très motivants car vous dynamisez aussi ces voyages!
"Au prochain épisode!" |
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